Nous nous remettons enfin en route dans notre super minivan de location! 

Nous avons décidé de le baptiser "Buena Onda", ce qui littéralement signifie "bonnes ondes". C'est une expression chilienne qui ponctue les fins de phrases des jeunes, un peu comme nous on dirait "c'est génial", ou "trop cool"... (Ou "positive vibes" comme dirait notre ami Paga!).

Le prix de la location est élevé mais encore à peu près correct, 700€ pour 5 semaines (sachant qu'on avait payé 250€ pour deux jours en Islande, on va dire qu'on ne s'en sort pas trop mal...).

Il n'y a pas grand chose à voir sur la route entre Santiago et Concepcion, aussi, nous décidons d'avancer le plus possible pour cette première journée de route.

Nous roulons jusqu'à Colbun et nous nous arrêtons pour la nuit au Lago Colbun, où nous trouvons un endroit pour squatter au bord de l'eau.

Mais décidément, les psychopathes nous poursuivent (voir épisode du Canyon de Colca...), car alors que nous étions entrain de nous endormir, la lumière d'une lampe de poche nous réveille... Un homme passe près du van, et alors que nous nous apprêtons à bondir à l'extérieur, je remarque qu'il tient à la main... un énorme fusil!!!

Arrêt cardiaque!

Mais en fait, il ne nous calcule même pas! On en déduit alors qu'il doit s'agir d'un chasseur... Mais quand même, chasser un samedi soir à minuit, au bord de l'eau... Trop bizarre! (Ou alors c'était bien un tueur, mais ce n'est pas nous qu'il cherchait!).

Nous reprenons la route et atteignons rapidement Concepcion, que nous décidons de zapper pour le moment... Après le temps passé à Santiago, nous sommes plus à la recherche de coins de nature que de visites de grandes villes. Et après Concepcion, commence la région des lacs.

Nous pique niquons au bord du port de Lota, où l'on voit bien les ravages du tsunami de 2010 qui a détruit une partie du port.

Nous nous arrêtons pour la nuit dans un camping en plein milieu de la forêt de Chivilingo.

Nous continuons notre route vers le sud, direction Cañete, où nous voulons visiter le musée Mapuche, car nous sommes maintenant en Araucanie, territoire des Indiens Mapuche.

Les Mapuches étaient les habitants du sud du Chili, mais ils se sont successivement fait chasser par les Incas, puis par les Espagnols lors d'innombrables invasions.

Ils ont pourtant bien résisté, et ont réussi à conserver quelques territoires. Mais sous la dictature de Pinochet, on leur a demandé de justifier de la propriété de leurs terrains, ce qu'ils ont été nombreux à ne pas pouvoir faire, et ils ont alors été chassés de leurs terres.

A la fin du régime de Pinochet, plusieurs lois ont été votées pour qu'on leur restitue leurs territoires, et aujourd'hui, c’est la première et la seule nation indigène des Amériques dont la souveraineté et l’indépendance ont été juridiquement reconnues.

Mais le musée est fermé le lundi, aussi nous allons nous installer au Lago Lanalhue où nous faisons une petite ballade au bord de l'eau avant de finir la soirée tranquillement dans un petit camping sur les rives du lac.

Nous partons à la découverte du Musée Mapuche.

Nous y découvrons un peu de cette culture indigène, son artisanat, sa médication naturelle, ses outils de rituels,... Une visite plutôt intéressante!

Nous nous baladons ensuite dans le parc du musée où nous découvrons les pins araucarias, aussi appelés "désespoir des singes", car les épines de leurs branches sont aussi piquantes que celles d'un cactus. (Oui, on a testé, ça pique!).

Nous déjeunons de quelques beignets achetés dans une petite "ruka", l'habitat traditionnel mapuche, sorte de petite hutte en terre.

Nous roulons ensuite jusqu'au Lago Lleu Lleu, et nous nous installons là encore dans un petit camping au bord de l'eau... 

Quand soudain débarque une équipe de tournage, avec producteur, caméraman, preneur de son, photographe, et présentatrice... 

Ils viennent à la rencontre de deux sportifs qui pratiquent le paddle, (ce sport qui consiste à ramer sur l'eau en se tenant debout sur une planche), pour tourner une émission du style "on a testé pour vous...", où l'animatrice interviewe le sportif tout en testant le sport avec lui.

(Bon on vous avoue qu'on a attendu la gamelle de la présentatrice-blonde-qui-se-la-pète pendant tout le tournage, mais elle ne nous a pas fait ce plaisir! C'est sa copine photographe finalement qui s'est cassée à moitié la gueule dans l'eau, mais en même temps, elle faisait sa maligne à faire des positions de yoga et des équilibres sur la tête sur la planche! Bref, on a bien rigolé, et on nous verra peut-être à la télé chilienne en arrière plan!).

On se fait réveiller à 11h (à l'aube, quoi...) par le mec du camping qui vient réclamer l'argent de l'emplacement... Et alors qu'hier une dame nous avait annoncé 2000 pesos par personne, lui nous demande 9000 pesos... On s'embrouille direct avec lui car il se met tout de suite à gueuler qu'on ne veut pas payer alors qu'on lui demande juste des explications, et on finit par lui jeter son argent à la figure... La journée commence bien!

Nous prenons la route du Parque Nacional Tolhuaca. Heuuuu, en fait, les 50 derniers kilomètres sont une piste bien caillouteuse, dont certains passages très sportifs me font m'accrocher à mon siège... (Il ne faut pas oublier qu'on n'est plus en 4x4!).

Nous arrivons dans le parc national et nous nous installons au camping de Las Termas, un chouette camping en plein milieu de la forêt où se trouvent des thermes aux eaux à 39 degrés qui puent l'œuf pourri (ça nous rappelle l'Islande...).

Nous finissons donc la journée par une petite trempette dans les piscines.

Mauvaise surprise au réveil, il pleut! (Ben oui, nous on n'a plus l'habitude... Ça fait un moment qu'on l'a pas vu, la pluie...).

Entre deux averses, nous allons nous balader au geyser qui se trouve au fond du camping... Alors faudra leur expliquer à ces chiliens ce que c'est qu'un geyser, parce que là en fait, il s'agit juste de quelques bulles d'eau qui remontent à la surface d'une grosse mare située dans une grotte d'où s'échappent quelques fumerolles et des vapeurs de soufre. (Mais il paraît qu'un jour, le geyser a jaillit jusqu'au plafond de la grotte... Mais pas aujourd'hui visiblement...).

Nous finissons cette journée pluvieuse en regardant des séries sur l'ordinateur dans le van. (Merci Netflix!).

Le soleil est de retour quand nous nous levons! Youpi!!!

Mais les galères aussi! Nous avons une roue qui semble bien à plat, aussi nous décidons de la changer et nous y découvrons un beau clou bien enfoncé! Décidément, on a vraiment la poisse! Nous installons la roue de secours, et partons à la réception pour appeler l'assistance du service de location et voir ce que nous devons faire.

Nous arrivons difficilement à les joindre, et ils nous répondent de rappeler le lendemain matin pour qu'ils nous donnent l'adresse du garage le plus proche.

Nous partons ensuite nous balader à la Laguna Verde. Le sentier commence par une jolie petite cascade, puis serpente à travers la forêt. Nous voyons plein de lézards, et de nombreux pins araucarias, avant d'arriver à la Laguna Verde.

C'est un joli petit lac, perdu au milieu de la forêt, entouré de pins. Nous y passons un moment à profiter du calme du lieu et à regarder voler les hirondelles.

Nous rentrons au camping et nous offrons le luxe d'un repas au restaurant, car il faut dire qu'on en a marre des pâtes et du riz! (On rêve souvent des plats qu'on a envie de manger, une bonne fondue, une raclette, une choucroute, les fleischnakas de mon papa, les lasagnes de Lisette, la carbonnade de Marie-Do, les moules-frites de belle-maman.. En rentrant, on se fait une semaine gastronomique!).

Nous recontactons l'assistance de la location, qui nous indique que nous devons nous rendre au garage Chevrolet de Temuco. Et aujourd'hui ça ferme à 15h, il n'y a donc pas de temps à perdre si nous ne voulons pas être coincés jusqu'à lundi.

Nous laissons donc tomber la ballade que nous voulions faire jusqu'à la cascade du Lago Malleco et nous nous mettons en route.

Nous arrivons vers 14h au garage, mais c'est seulement le service de vente de voiture qui est ouvert jusqu'à 15h, le service technique lui fermait à 13h... (Dans le c.. Lulu...).

Nous décidons donc de poursuivre notre route jusqu'à Villarrica, nous reviendrons à Temuco lundi.

Très vite, nous apercevons le splendide volcan Villarrica, avec ses neiges éternelles et son halo de fumée.

Nous nous installons pour le week-end dans un camping au bord du lac de Villarrica.

À suivre!

Les photos seront bientôt disponibles, dès qu'on trouvera du wifi!