Lundi 2 novembre

Au moment où nous voulons repartir de la Mano del Desierto... Mauvaise surprise! Diego refuse de démarrer...

Nous pensons d'abord à un problème de batterie, mais non, le souci ne semble pas venir de là...

L'essence? Impossible, nous avons fait le plein à Taltal et avons roulé seulement 250 kilomètres...

La voiture est garée en pente, nez vers le haut, et Clément pense qu'il y a peut-être un problème au niveau de l'arrivée d'essence au moteur...

Nous réussissons en poussant la voiture à nous remettre capot vers le bas de la pente (je vous rappelle que nous avons un veau d'environ 2 tonnes...), et au bout de quelques minutes, la voiture redémarre!

Ouf! Nous l'avons échappé belle, parce qu'une panne en plein milieu du désert, ce n'est pas l'idéal, d'autant plus que nous n'avons ni eau, ni nourriture, et qu'il est déjà 18h...

Nous nous remettons en route tout joyeux...

Mais au bout de quelques kilomètres, Clément me dit qu'il ne se passe plus rien au niveau de la pédale de l'accélérateur...

Nous nous rangeons sur le bas-côté... Et là, plus rien à faire, nous n'arrivons plus à redémarrer!

Clément jette un œil au moteur, mais aux dernières nouvelles, il est jongleur, et pas mécanicien, et notre moteur est bien trop compliqué pour pouvoir deviner d'où vient la panne...

Nous contactons nos deux amis français déjà arrivés à Antofagasta pour qu'ils nous viennent en aide, et ils nous envoient des numéros de dépanneuses... Merci...

Nous tentons aussi d'arrêter les rares voitures qui passent, mais personne ne semble se soucier de nous...

Ce sont finalement deux routiers, Pascal et Marc, qui s'arrêtent au bout de deux heures, jettent un œil au moteur sans pouvoir trouver le problème et nous aident à contacter les dépanneuses...

Mais celles-ci ne se bousculent pas pour se déplacer vu l'heure, ou proposent des tarifs exorbitants...

Finalement la société Rescue Desert (sauvetage dans le désert, ça veut tout dire...) accepte de se déplacer, pour une somme correcte...

Ils nous disent arriver dans 40 minutes, mais nous les attendons presque deux heures... 

Au moment où nous n'y croyons plus, nous voyons le camion plateforme arriver! Sauvés!

Et les dépanneurs, Victor et David, nous ont même amené deux cocas, et des petits gâteaux au chocolat, une attention qui nous touche vraiment...

Diego est chargé sur la plateforme, sanglé de tous les côtés, et comme il n'y a plus qu'une place dans le camion des deux dépanneurs, nous montons dans le 4x4 sur la plateforme!

Lors de nos précédents voyages, nous avions déjà testé beaucoup de moyens de locomotion quand nous faisions du stop (la voiture, le bus, le pick up, le tracteur, le quad,...) mais nous n'avions encore jamais essayé la dépanneuse!

Je stresse un peu au démarrage, mais Diego est tellement bien attaché que nous ne bougeons pas d'un poil! Nous profitons donc du voyage et découvrons Antofagasta by night, comme dans un bus à impérial!

Nous arrivons devant la maison de Victor, et sa femme Sandra nous accueille, nous propose un thé, une petite collation, une douche, et même un lit... Vu l'heure, nous ne disons pas non, et sommes touchés par cette spontanéité... Elle nous dit qu'elle a 4 enfants, qui ont déjà quitté la maison, et qu'elle n'aimerait pas les savoir dehors... Un grand merci à toutes les mamans du monde entier d'être des mamans, même pour nous, simples étrangers!

Nous nous installons donc dans le lit 1 place de l'un de ses fils, et dormons bien serrés l'un contre l'autre...


Mardi 3 novembre

Sandra nous offre encore un petit déjeuner à notre réveil, et au moment de partir vers le garage, nous tend un sac de provisions avec petits gâteaux, bouteilles d'eau, et dosettes de café... Quelle gentillesse!

Nous partons avec Victor au garage, mais le premier garage où nous nous arrêtons ne peut pas s'occuper de la voiture car les mécaniciens ont déjà trop de travail...

Il nous emmène ensuite vers un autre garage, et là, Diego est pris en charge...

Le garagiste nous dit de revenir vers 16h... Nous partons donc nous promener dans Antofagasta, sur la promenade du bord de mer, puis faisons un peu de shopping dans le grand Mall de la promenade car j'ai besoin de nouvelles chaussures... Ça fait du bien de voir de vrais magasins!

Nous repartons ensuite vers le garage, et cette longue promenade me vaudra de belles ampoules dans mes nouvelles chaussures (trois sur le même orteil, autant vous dire que je n'en pouvais plus!).

Nous arrivons au garage, et nous voyons tout de suite que Diego n'est pas prêt... Le capot est encore ouvert, et la batterie est entrain de charger...

Le garagiste nous annonce qu'il y a effectivement un problème de pompe à essence, et de filtre à quelque chose, très honnêtement, on ne sait pas vraiment les termes exacts, car va comprendre des termes mécaniques en espagnol!

La voiture sera prête demain en fin d'après-midi... On s'en doutait, on a compris qu'au Chili, il faut faire preuve de patience, et nous nous mettons donc en quête d'un petit hôtel pour deux nuits.

Nous trouvons une petite chambre avec salle de bains privée et eau chaude dans une espèce d'auberge de jeunesse... Ce sera parfait! Et surtout, nous allons dormir dans un vrai lit deux places! Le luxe!


Mercredi 4 novembre

Nous retournons au Mall faire quelques courses, chercher du gaz et repérer les bidons d'essence qu'il nous faudra pour le désert d'Atacama, et nous nous promenons ensuite un peu dans la ville pour visiter la Plaza de Armas et déjeuner au Mercado Central d'un très bon plat du jour à 3000 pesos par personne (soit moins de 3€ pour une entrée et un plat!).

Nous retournons en fin d'après-midi au garage... Et là, mauvaise surprise, Diego est encore plus démonté que la veille... Le garagiste a changé la pompe à essence et le filtre, mais a aussi découvert qu'une pièce électrique du moteur et qu'un fusible n'était pas adaptée à sa puissance... Ou quelque chose comme ça... Une chose est sûre, le vendeur de Santiago va m'entendre, lui qui nous garantissait une voiture sûre et fiable! (Le gros mytho quoi...)

Nous rentrons donc à l'hôtel, un peu dépités... La voiture devrait être prête demain... Sauf qu'ici, quand ils disent demain, tu ne sais jamais de demain de quel jour ils parlent!


Jeudi 5 novembre

Au réveil, Clément se rend compte qu'il a les clefs de la voiture dans sa poche, qu'il a machinalement remises là hier quand nous avons pris quelques affaires... Nous filons donc au garage rapporter les clefs pour faire notre sport de la matinée...

Puis nous faisons une petite ballade en bord de mer avant d'aller déguster un ceviche de crevettes et de crabe en observant les lions de mer.

Vers 16h, nous appelons le garage, et miracle, la voiture est prête! Youpiiiii!

Nous filons donc récupérer Diego... Bilan de l'opération, 120 000 pesos pour la dépanneuse (soit 152€), 210 000 pesos pour les pièces (soit 278€), et 50 000 pesos pour la main d'œuvre (soit 66€)... Au total, 380 000 pesos, soit à peu près 500€... Bim, dans les dents! Mais bon, nous n'avions pas vraiment le choix!

Nous allons donc pouvoir continuer notre route, direction le désert d'Atacama!


Les photos sont à voir dans l'album "Antofagasta"!