Nous quittons San Agustin et ses sites archéologiques pour rejoindre Tierradentro, le deuxième site majeur d'archéologie de Colombie.

Il n'est pas simple de rejoindre San Andres de Pisimbala, le village qui abrite les sites de Tierradentro. Nous enchaînons plusieurs moyens de transport, de San Agustin à Pitalito, de Pitalito à Garzòn, de Garzòn à La Plata, et de la Plata à San Andres de Pisimbala, et mettons plus de 10h à rejoindre le village, (alors qu'il n'y avait même pas 250km...). C'est le dernier bout de route qui est le plus compliqué, en 4x4, dans la boue, et sur une route bien chaotique...

Il est dit dans le Lonely Planet que cette région abrite encore des bastions de la guérilla, mais il n'en est rien, et la guérilla n'a que très peu sévi par ici...

Mais du coup c'est bien, il n'y a pas vraiment de touristes, et nous nous sentons comme au bout du monde.

Nous sommes merveilleusement bien accueillis par Leonardo et Eva, les gérants du seul hôtel situé directement dans le village. Et comme ils tiennent aussi le seul restaurant, nous nous sentons vite comme à la maison.

Nous rencontrons Felipe, un septuagénaire suisse, sorte d'encyclopédie vivante, qui traîne par ici depuis un moment et nous explique rapidement que des communautés indigènes vivent encore par ici, les indiens Paez.

Le lendemain, une belle journée de soleil nous accompagne pour notre découverte de Tierradentro, ainsi que les deux chiens de l'hôtel (enfin des guides gratuits, qui ne réclameront que quelques miettes de nos sandwichs...).

Si San Agustin se distingue par ses statues, Tierradentro se visite pour ses tombeaux funéraires.

D'une profondeur pouvant aller jusqu'à 9m, les tombeaux se visitent à la lueur des lampes de poche. Des escaliers permettent de descendre dans les tombeaux, et de découvrir certains décors bien préservés.

Nous commençons par une visite de deux petits musées, l'un archéologique et l'autre ethnologique, qui nous expliquent comment vivaient les Paez, et comment ils enterraient leurs morts dans ces grandes sépultures, entourés de céramiques.

Nous grimpons ensuite jusqu'au site de Segovia, où nous visitons une quinzaine de tombeaux.

Nous rencontrons aussi Mauricio, le gardien du site, qui est lui-même un Paez. 

Il est ravi de nous dire les quelques mots d'anglais qu'il connaît, et nous en profitons pour lui donner une petite leçon sur le superlatif... Il sait donc maintenant dire "la plus grande", "la plus profonde", "la plus vieille", pour parler des tombes... Et de notre côté, nous apprenons à dire bonjour, "eoucha", merci, "paï" et au revoir, "uyunao".

Nous continuons ensuite vers le site d'El Duende, où nous découvrons de nouvelles tombes. Entre les marches géantes pour descendre dans les tombeaux, et les montées pour rejoindre les sites, nos mollets commencent à chauffer! Et nous cuisons sous le soleil...

Il nous reste quelques kilomètres à parcourir pour rejoindre le site d'El Tablon. Nous découvrons sur ce dernier lieu des statues semblables aux statues de San Agustin.

Nous terminons en stop le chemin jusqu'au village, et arrivons à l'heure de la sortie de l'école. Les enfants grimpent dans des Jeep, dedans, derrière, dessus, par-dessus, à plus de 20 par véhicule.

Nous visitons la Casa de la Cultura, un local aménagé pour les habitants qui contient une bibliothèque et quelques ordinateurs, et qui proposent différentes activités. Clément jongle un peu et trouve rapidement son public, avant qu'un cours d'aérobic ne commence. (Oui, oui, Clément a fait le cours d'aérobic...).

Rendez-vous est pris pour le lendemain, la bibliothécaire accueille une classe de l'école et aimerait bien que Clément vienne faire un petit spectacle.

Le lendemain matin, nous nous rendons donc à la Casa de la Cultura, et ce ne sont pas quelques enfants d'une classe qui sont là, mais pratiquement toute l'école! Les enfants profitent du spectacle avec des yeux ébahis... Ça fait plaisir de voir des enfants qui ne sont pas blasés...

Comme le temps est couvert, nous laissons de côté la deuxième ballade de Tierradentro... (Il faut bien aussi qu'on se garde des choses à découvrir pour le jour où nous reviendrons!). Nous passons le reste de la journée à traîner, et à discuter avec Felipe et d'autres voyageurs de passage.

Dommage que nous ne puissions pas rester plus longtemps, car nous devons être à Bogota dans deux jours pour prendre l'avion vers les Îles San Andres. La vie ici semble paisible, et tout le monde est accueillant... Encore un endroit où élire domicile!